Entre 2006 et 2009, la filière laitière picto-charentaise a travaillé en réseau pour évaluer ses performances environnementales

 

En suivant une méthode d'Analyse de Cycle de Vie (ACV) participative, et dans le cadre du programme CASDAR PaRMEELi animé par François FUCHS ingénieur-conseil B.T.P.L., grâce à la collaboration mise en place entre une dizaine d’organismes, des entreprises régionales ont analysé leur activité et leurs consommations sous l’angle "efficacité de l’utilisation de l’eau et de l’énergie". Principal objectif : identifier les marges de progrès et adopter des raisonnements et des pratiques pour limiter les impacts environnementaux de l'amont à l'aval de la filière laitière (lait de chèvre et lait de vache).

Il a d'abord été question de retracer le parcours des matières premières, du lait, et des produits transformés, pour caractériser chacune des étapes nécessaires à l’obtention d’un Chabichou par exemple… Et c’est un inventaire complet qu’il a fallu mener pour bien identifier les flux de matière et d’énergie. Les premières synthèses permettent ainsi de savoir de quelle quantité d’eau ou de quelle quantité d’énergie on a besoin pour produire et transformer mille litres de lait, avec en parallèle la connaissance de la part des différents maillons de la filière.

  • Le cycle de vie des produits laitiers commence en amont de l’exploitation

Cette démarche est menée avec soin pour attribuer de la façon la plus juste et la plus complète possible à un produit les consommations qui le concernent. Tout commence sur les élevages, où la production de lait de chèvre ou de lait de vache est permise par une part d’alimentation achetée et une part produite sur la ferme après utilisation d’eau, d’engrais, de produits phytosanitaires et d’énergie.
Les consommations sont comptabilisées matière par matière car selon que l’on utilise un tourteau de colza ou un tourteau de soja pour compléter l’alimentation du troupeau les impacts sur l’environnement ne sont pas équivalents.

Une fois que le lait est caractérisé et que l’on est capable d’apprécier ses performances environnementales (impacts sur l’eau et le milieu, consommation d’eau, contribution au réchauffement climatique, etc.) l’analyse se poursuit avec le diagnostic des étapes suivantes, dont la nature et l’importance économique varient en fonction de la filière et du produit final.

  • Une fois produit, le lait emprunte des filières plus ou moins longues

L'opération Parméeli a ainsi pris en compte le devenir du lait quand il est transformé à la ferme, quand il est livré à un atelier de transformation de type artisanal, et quand il est transformé dans un atelier de type industrielle.
Les consommations liées à la réfrigération et au transport du lait et du produit fini sont enregistrées, ainsi que celles qui sont nécessaires à la valorisation des principaux co-produits (c’est le cas pour le lait écrémé dans la filière beurre) et au traitement des principaux déchets issus de la transformation du lait : c’est une voie aussi pour identifier des possibilités d’économiser l’eau et l’énergie car ces étapes peuvent être "gourmandes".

L'ACV a été menée avec l’appui scientifique d’un laboratoire de l’INRA de Rennes, notamment pour l’étape de la méthode qui consiste à passer de l’inventaire des flux aux indicateurs d’impacts sur l’environnement.

  • Disposer d’indicateurs d’efficacité et faire des choix qui vont dans le bon sens

Quand les différents modes de production, de transformation et de commercialisation des principaux produits laitiers ont été caractérisés, la réflexion s’est engagée avec tous les partenaires et les entreprises sur les moyens d’atténuer les impacts et d’optimiser l’utilisation des principales ressources. Il est notamment prévu de chercher du côté de l’innovation technologique et des pistes proposées du côté des éco-industries. Plus généralement, en privilégiant les approches territoriales, le recours aux énergies renouvelables et aux matériaux "basses consommations" et la valorisation de certains gisements de biomasse, les filières impliquées devront pouvoir produire autant avec des consommations plus faibles et des impacts qui évoluent à la baisse.

Le réseau Parmeeli entend ainsi proposer les différentes possibilités de progresser, en les comparant, pour bâtir un plan d’actions pour la filière laitière régionale.

Finalement l’A.C.V. apporte les éléments utiles pour l’aide à la décision, en faisant travailler ensemble les différents acteurs d’une filière autour de cette confrontation entre les logiques économiques de la filière laitière et les impératifs environnementaux.

François FUCHS
Animateur de l'opération Parméeli de 2006 à 2009 en tant qu'ingénieur-conseil au B.T.P.L.
 

 

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